Radiofréquence vaginale, technique moderne pour le confort intime des femmes

Lorsque je m’installe en 2011, pour pratiquer la médecine sexuelle, je reçois de nombreuses femmes pour lesquelles je n’ai pas de solution satisfaisante. 

La ménopause, les accouchements ou certaines maladies comme un diabète, un lichen, un cancer avec chimiothérapie rendent la sexualité douloureuse et inconfortable. 

Je découvre la radiofréquence vaginale en m’intéressant aux techniques pratiquées ailleurs qu’en France. Le nom complet est « radiofréquence fractionnée micro ablative » ou RFFMA (ça c’est le terme technique juste). 

Dans cet article, je vous détaille les indications, les modalités, les résultats.

POURQUOI J’Ai CHOISI LA RADIOFRÉQUENCE plutôt qu’une autre technique ?

A l’époque, il existait encore peu d’études françaises, sur des petites cohortes. Par contre dans le monde, les études révèlaient déjà qu’elle permet de tonifier le vagin, avec une meilleure satisfaction sexuelle, une meilleure lubrification et plus d’orgasme. 

Je me suis formée avec un diplôme de gynécologie esthétique à Créteil en 2016, puis j’ai commencé le soin. C’est une technique de restauration tissulaire, de rajeunissement. Tout comme les lasers. J’ai choisi la radiofréquence, car il n’y a pas de risque de brûlure et je vois précisément où j’applique ma sonde. Je peux adapter ma puissance selon l’aspect de la muqueuse vaginale, sur une cicatrice d’épisiotomie ou sur un lichen. C’est un geste techniquement simple, très sûr. Indolore. 

De plus, c’est un soin très global puisqu’il agit aussi sur la tonicité du vagin et sur les fuites urinaires. Ce qui n’est pas le cas des injections vulvaires d’acide hyaluronique. 

La radiofréquence vaginale, c’est donc pour moi une vraie solution médicale pour réparer les muqueuses intimes, sans risque. Les femmes sont très satisfaites, leurs hommes aussi. Le geste est facile. Je l’enseigne à d’autres médecins.

Radiofréquence vaginale : pour quelle femme ?

  • Lorsque la MÉNOPAUSE créé un inconfort génital lors des rapports sexuels, une SÈCHERESSE, des DOULEURS à la pénétration, ou une INCONTINENCE URINAIRE à la toux ou à l’effort, que l’on appelle le Syndrome génito-urinaire de la ménopause ou SGUM.
  • Lorsqu’une CHIMIOTHÉRAPIE ou une radiothérapie pelvienne ont abimé la muqueuse vaginale
  • Les vaginites récidivantes
  • Lorsqu’un LICHEN crée des douleurs génitales au long cours, la radiofréquence est une bonne alternative à l’application de corticoïde en crème
  • Lorsque la femme présente une BÉANCE VAGINALE, elle ressent moins de sensations, le conjoint peut aussi en perdre l’érection. Cette laxité peut apparaitre après un accouchement ou avec l’âge, ou simplement en lien avec un facteur génétique.
  •  Certaines FISSURES grandes ou petites, peuvent devenir chroniques et être très douloureuses. 

Pour moi, c’est une vraie alternative aux traitements locaux pour celles qui ne veulent plus insérer des crèmes ou des ovules, mais on peut aussi associer radiofréquence et traitements locaux (plus légers).

Radiofréquence vaginale : pour quelle femme est-ce contre-indiqué ?

  1. Si pace maker
  2. Troubles de coagulation 
  3. Grossesse 
  4. Infections génitales et les cancers en cours. 
  5. Chirurgie génitale récente

Comment se passe une séance de radiofréquence ?

Ça se passe bien 😀 !! 

Je fais toujours une consultation de gynécologie au préalable. Pour discuter ensemble de tous les traitements possibles. Pour vérifier que la femme ne présente pas de contre-indication à la méthode Pour donner des explications et une fiche de consentement éclairé avec un devis. 

LA SÉANCE dure 20 minutes, elle est indolore. Certaines femmes ressentent une sensation de chaleur après la séance, qui s’estompe rapidement. Avec une sonde stérile à usage unique qui garantit la même puissance à chaque soin (il n’y a pas de dégradation de sonde possible avec le temps). Pendant qu’on discute, j’applique la sonde sur toutes les parois du vagin. 

LE PROTOCOLE comprend 3 à 4 séances de 20 minutes à un mois d’intervalle selon les indications. Une séance d’entretien tous les 2 ou 3 ans. 

APRÈS Je pulvérise une huile à la vitamine E (VEA spray). Puis la femme reprend le cours de sa journée. Pendant les 5 jours qui suivent la séance, je recommande d’éviter la pénétration et les bains de type jacuzzi. C’est très confortable.

Quel appareil j’utilise ?

Radiofréquence quadripolaire microablative fractionnée LOKTAL, Linky.

Résultats

De nombreuses études ont prouvé l’efficacité de ce traitement déjà très utilisé aux Etats unis, au Canada, au Brésil et en Asie. J’ai pu constater dans mon expérience depuis 2018 une amélioration majeure de la qualité de vie sexuelle des patientes. 

Disparition des douleurs à la pénétration, de la sècheresse et arrêt des lubrifiants (1), Restauration du microbiote vaginal (2) 

Traitement efficace du lichen vulvaire (3) 

Traitement efficace de l'incontinence urinaire et la béance vaginale (4) (5). 

70 % des femmes ressentent déjà une amélioration de leur vie sexuelle dès la première séance. 

Fini la sècheresse, le plaisir revient, et avec lui, le désir aussi.


Pour + de renseignements, vous pouvez lire mes articles :

Radiofréquence vaginale, solution efficace et non chirurgicale contre les fuites urinaires

Cancer et sècheresse vaginale : la radiofréquence apaise et restaure 

Radiofréquence vaginale : une solution efficace contre la sècheresse de la ménopause

Radiofréquence vaginale : quels résultats dans mon cabinet ?


Quelques études

(1) Pr Borelli : New therapeutic option in genitourinary syndrome of menopause : pilot study using microablative fractional radiofrequency, Einstein. Oct-Dec 2017;15(4):445-51 

(2) Sarmento AC, Fernandes FS, Marconi C, Giraldo PC, Eleuterio-Junior J, Crispim JC, et al. Impact of microablative fractional radiofrequency on the vaginal health, microbiota, and cellularity of postmenopausal women. Clinics. 2020;75:e1750 

(3) FEMINA 2020 ; 48(12) :764-8 

(4) https://doi.org/10.1007/s00192-021-04758-2 

(5) CO2 Laser and radiofrequency compared to a sham control group in treatment of stress urinary incontinence (LARF study arm 3). Ana Silvia Seki· Ana Maria H. M. Bianchi‐Ferraro Eliana S. M. Fonseca· Marair G. F. Sartori. Manoel J. B. C. Girão· Zsuzsanna I. K. Jarmy‐Di Bella